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Texte de Ryam-classe de seconde-Lycée Agora, Puteaux (92)
Marie Desplechin- Proposition 1
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lundi 8 juin 2020
par Bourcy
Texte de Ryam-classe de seconde-Lycée Agora, Puteaux (92)
Je rêve de m’enfuir : comment faire ?
Lune
Parfois, on aimerait dire avec des mots les vérités qui nous blessent. Mais parfois, ils ne suffisent pas, ou plutôt ne suffisent plus. Ces vérités, je les connais et les questions compliquées qui en découlent, je les esquisse souvent. Je le sais, je les sens nous consumer, mon cœur et moi. Un cœur si lourd à porter, mais qui, quand on y ajoute le poids de cette bataille entre ce que l’on sait et ce que l’on ressent, se perd et finit désarmé. Mes contours s’estompent et je me sens disparaître, je m’abandonne à cette profonde douleur qui se défile à travers des larmes ; tant de faiblesse.
Mais quand mes yeux se perdent dans la pénombre, quand la lumière d’espoir semble disparaître, ta lueur les emplit de lumière. Je te vois, si égoïste, loin de mes yeux, mais proche de mon âme que tu apaises, de tes courbes circulaires qui me réchauffent. Je me retrouve dans ton regard qui accapare, dans ta beauté simple, dans la douce pâleur qui traverse ma fenêtre. Elle appelle les égarés, ceux qui cherchent et ceux qui perdent, les rêveurs qui ne trouvent que dans tes bras chaleureux leur vérité. J’ai toujours cherché à comprendre, car comprendre est une chose abstraite, pour moi, c’est dans la recherche que l’on comprend réellement. Mais je sombre souvent dans les abysses de l’incompréhension. Le flot de pensées est souvent turbulent. Je plonge, soit je me noie, soit je me relève plus forte. Ces marées, tu les apaises, tu es la sincérité pure qui balaie les peurs, rappelant que tout est éphémère quand tu n’es plus. Pourquoi fuis-tu ? Pourquoi ne restes-tu pas près de moi ? C’est égoïste certes, mais je suis quelquefois éprise de ces souhaits désespérés. Ne me réponds pas, je n’ai point besoin de réponse, te voir me suffit. Tu aimes ce qui a raison d’être aimé, et j’aime cette raison qui a éveillé les rêves inavoués. Quand tu rends vulnérables les peurs qui ont éteint les étoiles des âmes meurtries, quand tu estompes et brises l’horizon à en rendre envieux Hélios, je m’oublie. Je trouve refuge dans les brises nacrées qui enlacent mes rêves comme pour me dire qu’ils existent. Soudain, la lumière ne me parvient plus. Tempus fugit, mes larmes s’estompent et dévalent en reflétant tes derniers rayons.
J’ai l’impression de l’entendre. Sa voix avait porté la douceur d’une nostalgie, la beauté d’un souvenir, qui ne s’efface pas.