On peut toujours écrire, On peut toujours lire...
Jean-Michel Maulpoix vous répond.
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vendredi 17 avril 2020
par Jean-Michel MAULPOIX
Jean-Michel Maulpoix vous répond.
Bonjour,
Merci pour vos textes ! Beaucoup d’émotions, de réflexions, de perceptions intéressantes et fines s’y expriment. Je retiens, parmi d’autres, celle-ci : l’écriture poétique sait tirer parti de l’attente, du vide, du désœuvrement, (voir le texte n°2 d’Alexis et le texte 5 de Mireille) tout comme elle fructifie parfois (souvent !) dans nos ignorances ou nos faiblesses... C’est là un de ses traits caractéristiques, assez étrange, comme si le langage ouvrait alors des portes qui d’ordinaire restent fermées. Le texte n° 6 (écrit par Domy) exprime bien cela : le temps semble parfois mûrir comme un fruit durant l’attente ! Par ailleurs, le texte n°8 (Aurélien) souligne bien un autre paradoxe : celui d’un attachement qui est à la fois désiré et douloureux : un tel attachement ne se rencontre pas seulement dans les relations affectives entre des humains ; il se retrouve dans de nombreuses situations où une forme de dépendance est à la fois recherchée et refusée.
Je suis également très attentif, dans le texte de Louise (n°3) au motif de la redécouverte, de la sensibilisation nouvelle que produit l’attente : voilà que le confinement nous "déconfine" en modifiant les appuis que nous prenons sur le monde, sur le temps, sur nous-même... Attendre, n’est-ce pas aussi fabriquer des images, s’inventer des histoires ? Il s’attache à l’attente une forme d’anxiété, de fébrilité parfois, qui est propice à la venue de l’écriture et à son "travail au noir". Le texte d’Aube (n°7) éclaire cette lumière qui semble sortir de la nuit... Merci d’avoir écrit ! Ecrivez encore ! Célia nous le rappelle (texte 1) : c’est la face claire de la nuit qui se montre alors.
Bonne journée à tous et à toutes.
Jean-Michel Maulpoix