On peut toujours écrire, On peut toujours lire...
Capucine à sa fenêtre - Lycée Marie Curie - Versailles
Claude Ber - Proposition du 6 au 12 avril - Proposition 2
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mercredi 6 mai 2020
par GARCIA Lionel
Capucine à sa fenêtre - Lycée Marie Curie - Versailles
Texte proposé par Capucine, élève de 1ère HLP
Écouter la mise en musique et mise en voix du texte
Ce soir, à la fenêtre de ma chambre, j’ai allumé une cigarette et je me suis rendue compte de pas mal de choses...
On vit dans un monde où tout va à 10 000 à l’heure et avec ce confinement, tout s’est arrêté. On se retrouve seul, face à nous-mêmes, à devoir gérer un temps qui nous semble infini. Pourtant les journées durent toujours 24 heures et les heures 60 minutes. On se retrouve tous à faire un tas de choses inutiles, juste histoire de faire passer le temps. Je me suis tristement rendue compte que je faisais partie de ceux qui, comme la plupart, n’étaient pas capable de passer du temps avec soi-même. On est tous tellement obsédé par l’amour que nous porte l’autre, qu’on en oublie de nous aimer nous-mêmes. En y réfléchissant, j’ai trouvé que c’était complètement fou et absurde. C’est vrai, quoiqu’il arrive, on perdra des amis et des amours comme on en a déjà perdu...
Ça me semble tellement insensé d’aimer une personne à s’en ouvrir les veines puisque dans tous les cas, celle-ci ne sera que de passage. On a un peu trop été bercé par les Disney.
On rêve d’un amour semblable à celui des films. C’est bête ! C’est déraisonnable !
L’amour a ce pouvoir, il peut vous combler ou vous détruire, tout dépend à qui vous confiez votre cœur. Pourtant, je connais peu de jeunes qui ont l’impression d’avoir été réellement aimés mais beaucoup qui ont été blessés. Comme si on courait après ceux qui nous détruiraient avec un seul prétexte : qu’ils nous auraient aimé à un certain moment. Ce moment était, sans doute, une sensation de ventre plein et d’ivresse. J’ai appris à mes dépens, que certains hommes ont l’obscure faculté de s’octroyer d’autres femmes pour combler leur vie. Je fais face à toutes ces questions, ces remises en question et je me remémore chaque instant de ma vie en détail. C’est à ce moment que je rends compte que je suis face à moi-même et à mes sentiments. Mes sentiments qui me font rire, danser, sourire, pleurer, angoisser et détester. Ces sentiments qui font se sentir vivant, sont les miens et les fruits de ce monde.
Le monde évolue avec les humains et les humains évoluent avec le temps. Ce temps nous rappelle que chaque instant est différent et unique car d’une seconde à une autre tout peut s’éteindre. On est né sur Terre pour faire avancer le monde et construire une descendance, mais cette descendance sera-t-elle égoïste, matérialiste ou…veinarde ? Personne ne peut donner de réponses à ce questionnement, mais quand on voit ce que l’absence d’activité humaine fait de bien à notre monde, forcément ça remet beaucoup de choses en question. Je continue donc de croire que le luxe et les drogues ne nous feront pas tenir et que l’amour et la solidarité pourraient peut-être être la solution à nos problèmes.
Alors oui, je suis encore très jeune, donc je n’ai pas tout vu, pas tout compris, mais pense avoir appris qu’il faut voir la complexité de tout et de tous. On a tous nos travers, nos doutes, nos peines et nos folies. Mais ce soir, à ma fenêtre, alors que je regarde la cendre de ma cigarette se déposer sur le sol, j’espère seulement qu’un jour on arrivera à trouver la solution à tous ces problèmes, qu’on arrivera à vivre ensemble, à s’accepter les uns les autres et à arrêter de se critiquer gratuitement. J’aimerais juste qu’on arrête de se pourrir la vie et qu’on se serve de cette vie pour faire quelque chose de bien tous ensemble.