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10 textes-Classe de seconde-lycée Léonard de Vinci Levallois
Claude Ber-du 6 au 12 avril- Proposition 2
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dimanche 17 mai 2020
par Ch. Carry
10 textes-Classe de seconde-lycée Léonard de Vinci Levallois
Entre dedans et dehors la fenêtre
qui joint et qui sépare
Texte d’Angéla
La fenêtre
Dans ma chambre j’ai une fenêtre
Majestueuse comme une demeure
Elle est d’un vert plus sombre que la nature
Elle me permet de m’évader de l’enfer
Et de toutes les corvées obligatoires
La fenêtre me permet de changer d’air
Quand je m’ennuie je vois passer
Des personnes avec un sourire
Ou à l’allure amère.Quand le ciel était gris de nuages
Il y volait des canards sauvages
Qui criaient la joie au passage
Qui se défendent des prédateurs avec courage
La soie n’est pas comparable à leur pelage
Les douces vagues de la Seine atteignent le rivage
Je vois les arbres grandir avec l’âge
J’observe les bateaux passer avec leur arrivage
La fenêtre a éveillé en moi l’envie du voyage.
Texte d’Emma
A travers la fenêtre, je ressens une sensation de solitude. Je suis de plus en plus à l’écoute des bruits extérieurs comme le chant des oiseaux ou le son des quelques voitures sur la route. Dès que j’ouvre ma fenêtre,j’apprécie cette bouffée d’air pur qui m’apaise et me fait réfléchir. Mon regard se fixe sur l’architecture de deux immeubles très différents, l’un, très moderne et l’autre, plutôt haussmanien, l’arbre qui ne cesse de bouger, les rares personnes qui marchent sur les trottoirs et la couleur du ciel qui joue souvent sur mon humeur. J’ai également le droit d’assister en direct à ce fameux échange de recettes de pâtes au citron entre mes parents et les voisins d’en face. Je commence à prendre goût peu à peu à ce moment de plénitude qui permet de me déconnecter de l’ambiance souvent pesante à l’intérieur de chez moi.
Texte de Lahna
Des nuages blancs remplissent le ciel, la forme de ma fenêtre me fait penser à un cadre qui entoure une œuvre mais la parabole de mon voisin casse vite la vue. Parfois un oiseau passe et rend la scène plus vivante mais il est rare d’entendre le moindre bruit venant d’eux. Vu de ma fenêtre le paysage ne change pas mais le soleil qui se déplace transforme l’ambiance de la pièce en fonction de l’heure. La fenêtre est sur le plafond et ma taille ne me permet pas de me pencher mais à part le toit il n’y a pas grand-chose à observer. Mais la vue sur le ciel et sa couleur bleutée m’apaise autant que le léger mouvement des nuages.
Texte de Nicola
Quand je regarde par ma fenêtre je ne ressens pas grand-chose, je vois juste mon balcon et un gros mur blanc avec quelques plantes, il fait beau et le ciel est clair mais bon, le gros mur, il gâche tout, il n’a ni goût ni saveur, rien que le voir m’énerve au plus haut point, vous imaginez ? Avoir un mur qui vous regarde depuis votre balcon, je ne suis pas bien moi là, j’ai l’impression d’être observé alors que c’est un mur ! Ça doit être le confinement qui me fait perdre la tête mais aussi comprenez-moi, voir ce mur blanc depuis cinq semaines, bah, y a un moment, j’en peux plus moi, j’en deviens fou ! Quand je suis dans ma chambre, y a que des murs blancs et quand je regarde le balcon, UN MUR BLANC ! rien ne va plus, à la fin du confinement, je prends un marteau et je le casse.
Texte de Clara
La poignée de la fenêtre s’enclenche en un bruit net.
Avec ma main je la fais coulisser. Une légère brise entre alors dans ma chambre et fait se mouvoir mes longs rideaux blancs.
Je pose un pied sur le sol froid de mon balcon, ce qui me fait frissonner.
Je ressens alors les rayons de soleil matinaux s’abattre sur moi, ce qui me réchauffe immédiatement.
J’observe mes quelques plantes qui grandissent à vue d’œil. En faisant quelques pas, je peu voir la cour de mon immeuble baignée de soleil. En m’asseyant à la table, je ferme les yeux et j’écoute.
J’entends les oiseaux chanter, l’eau des arrosoirs s’abattre contre sur les plantes en floraison et l’eau de la fontaine qui, aussitôt projetée en l’air, retombe en un son apaisant.
Bercée par la chaleur du soleil, je me détends.
J’imagine que je ne suis pas chez moi, mais dehors dans un parc.
J’imagine que je ne suis pas seule, mais avec mes proches.
J’imagine que nous ne sommes pas dans une période de crise, mais dans un printemps comme les autres.
Texte de Sana
De ma fenêtre je vois d’abord le ciel clair
Une de ces choses qui fait basculer notre vie dans l’imaginaire
Je descends mon regard sur ces arbres qui habillent le quartier
Puis enfin voilà le bitume piétiné.
Qui voit des chiens lui pisser dessus
Entend tous vos sous-entendus
Qui subit vos restes de mégot
Et guide la jeune fille en vélo.
Mais autour de cette vue, ce qu’on voit davantage
Sont ces bâtiments qui s’entassent
Où vivent et ne se plaignent jamais
Les gens de l’autre côté.
Ceux qui font toujours mauvaise impression
Ceux qui n’ont jamais raison.
Mais par- delà les apparences et les faux- semblants
Ce que vous croyez être sombre ne l’est pas vraiment.
Texte d’Eliott
A travers la fenêtre je vois des immeubles, des immeubles pollués par les voitures de ce monde. Je vois des gens, des gens confinés qui ne savent pas quoi faire de leur vie à part attendre. Des personnes qui n’applaudissent pas à vingt heures et qui, avec des écouteurs sans fils, bronzent à leurs fenêtres en exposant grossièrement leur argent aux yeux du monde. Et d’autres qui par fatigue doivent garder leurs trois enfants tous jeunes qui courent partout. Cela me rappelle mon enfance et en rigolant je dis à ma mère « tu t’en rappelles que quand j’étais petit, il aurait été dur le confinement ! ». Mais surtout je profite du beau temps ou de l’air moins pollué mais au quatrième étage, quand je me penche trop par la fenêtre pour admirer le temps qui passe, ma mère me réprimande, cela est normal après tout elle tient à moi. Mais l’envie de liberté est tellement forte que la fenêtre est devenue mon amie, une amie silencieuse mais surtout solidaire. Je contemple les oiseaux volant sans arrêt profitant de ce doux confinement qui pour eux est, sans doute, le plus beau moment de leurs vies je pense. Mais surtout tôt le matin je regarde cette jeune voisine partir pour aller aider ce beau pays à l’arrêt. Pour moi, c’est sans aucun doute une héroïne forte, pleine de courage et de gentillesse. C’est ce paysage urbain que j’ai vu toute ma vie, que je connais comme ma poche avec ses bons côtés comme la joie d’avoir une population souriante comme ses mauvais tel le bruit assourdissant de cette population qui malgré tout continue de vivre.
Texte de Yasmine
Fenêtre : Nom féminin,
Ouverture (faite dans un mur) pour laisser pénétrer l’air et la lumière.
C’était simplement cela, une ouverture que j’ouvrais tous les matins pour aérer. A l’heure d’aujourd’hui, ma fenêtre est devenue mon lieu d’échange, le seul lieu qui me joint directement au dehors, où je peux apprécier l’air frais. Malgré le double-vitrage qui me sépare du dehors j’arrive encore à entendre le bruit des voitures traversant l’avenue. Cela me rassure et me montre que le monde ne s’est peut -être pas totalement arrêté. Le même voisin qui fermer ses volets car il se plaignait du vis-à-vis, les a ouverts le 13 mars et ne les a plus refermés depuis. J’aime la façon dont il réagit lorsqu’un nuage voile le soleil pendant quelques minutes, redéfinissant avec nonchalance la zone de lumière à laquelle on s’était habituée. Il râle puis rentre chez lui. Ensuite je le vois refaire apparition sur son balcon lorsque le voilage du soleil s’est estompé, son ordinateur et sa tasse de café à la main. En écrivant ce texte je me suis rendu compte de combien ma fenêtre était importante pour moi. A défaut d’avoir un balcon, j’ai quand même de la chance car ma fenêtre est la richesse esthétique et sensorielle de ma chambre.
Texte de Sofia
De ma fenêtre un ciel bleu m’accueille tous les matins
Ainsi que le doux chant des oiseaux qui ne cessent de résonner dans ma tête.
Je me rapproche quand les rayons du soleil illuminent mon teint.
Sous cette étoile, ma peau est de paillette
Aussitôt je tends ma main pour effleurer les fleurs de jasmin
Dont la senteur frétille mes pommettes.
C’est ce tout confinés qui me donne un air malin
Et me donne envie de remuer mes gambettes
A l’heure où l’extérieur respire le bon pain
Je décide d’ouvrir ma tablette
Pour enfin exposer mes mains sous les UV du matin
A défaut de pouvoir quitter un jour ou pas ce lieu si net
Si un jour sous ma fenêtre s’éloigne ce virus peu divin
Je passerai enfin le pied loin de ma cachette
Pour respirer et apprécier ce nouvel air bénin.
Texte de Nell
Le soleil se lève et, durant toute une journée, il va se balader sous mes yeux, derrière la fenêtre de ma chambre. Heureux de vivre et de s’éteindre, pour me laisser contempler les étoiles.
Durant toutes ces heures passées à le regarder, à l’admirer je ne peux m’empêcher de me demander, ce que serait cette vue si le monde s’éteignait à la fin de cette journée.
Alors, est-ce que ces oiseaux que j’entends si souvent ou ces arbres que je vois bouger avec le vent, bougeraient et chanteraient de la même manière. ?
Est -ce que leurs sons me sembleraient si doux que je n’aurais plus peur de la fin de cette course effrénée, de ce chrono contre la montre, de cette simple journée ensoleillée ?Plus peur de l’obscurité que laisse le soleil quand il cède sa place à la lune.
Je regarderais ce cadre sans aucune envie d’en changer, je le regarderais sans jamais m’en lasser, à chaque oiseau que je verrais passer, je volerais le temps de quelques secondes avec lui. Et tous les arbres, je les écouterais chanter de leurs feuilles.Car, c’est une image que je veux avoir pour dernière.
Dans un cadre qu’on devinerait presque fixe, tout ce monde danse, chante, respire, bouge, crie, pleure, parle. Tout ce monde vit.
Parce que devant cette beauté que nous met en lumière le soleil, nos peurs seraient insignifiantes.
Et si c’était la fin du monde ? Que ce monde devait bel et bien s’éteindre ce soir, tu viendrais voir cette merveille avec moi n’est-ce pas ? C’est vrai, c’est si beau, c’est si calme, c’est si joli, c’est précieux.
Et alors, quand les dernières lumières du soleil viendront à nous, nous contemplerons ce ciel, chanceux d’avoir pu le voir de sa première lueur à sa dernière.
Et nous nous éteindrons en même temps que ce spectacle qui nous aura laissé sans voix.
Je me plais à penser que tu ne voudrais pas rater ça.
Alors tu viendrais voir cette merveille avec moi n’est-ce pas ?